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Une histoire tourmentée

Le musée : vue extérieure du bâtiment, Archives municipales et communautaires de Brest, carte postale, début du XXe siècle.
Le musée : vue extérieure du bâtiment, Archives municipales et communautaires de Brest, carte postale, début du XXe siècle.

Situé dans la partie brestoise totalement détruite en 1941, le musée des beaux-arts de Brest a une histoire bien particulière. Seule une partie des collections ayant été mise à l’abri au château de Penmarc’h à la fin de 1939 – les objets chinois et japonais, les collections grecques et étrusques, les porcelaines de Sèvres et un petit nombre de peintures et de dessins –, la plupart des œuvres a brûlé dans l’incendie qui a suivi les bombardements. L’évacuation de nombreuses toiles roulées était en effet prévue pour la semaine suivante.

Vue intérieure du musée d’une salle du premier étage, Archives municipales et communautaires de Brest, carte postale, début du XXe siècle.
Vue intérieure du musée d’une salle du premier étage, Archives municipales et communautaires de Brest, carte postale, début du XXe siècle.

L’ancien musée avait ouvert ses portes en 1877. Aménagé dans la halle aux blés, il présentait cinquante toiles et soixante-cinq dessins ainsi qu’une collection de quinze mille médailles et monnaies. De nombreux visiteurs s’y précipitaient les dimanches. Avec une ambition encyclopédique, les collections étaient constituées des dons de peintres de marines brestois –comme Léopold Le Guen, Auguste Mayer ou Pierre-Julien Gilbert –, d’achats faits auprès d’artistes locaux et de dépôts de l’État. Des objets d’Extrême-Orient, d’Afrique et d’Océanie, témoignaient d’un goût pour l’ailleurs mis à la mode par les grandes Expositions Universelles.

Après la guerre, un nouveau musée est programmé autour de ce noyau, auquel s’ajoute un don d’objets ethnographiques de la ville de Glasgow et des maquettes des bateaux des côtes françaises. En 1952, l’édification du musée est envisagée dans la dernière phase du plan de reconstruction de l’architecte Charles Mathon. À partir de 1959, le musée prend une orientation ethnographique, notamment à travers la constitution d’une collection de cornemuses. Le musée « définitif » est inauguré en 1968, après la reconstitution, avec le fonds des dommages de guerre, d’une collection désormais axée sur les beaux-arts, et particulièrement la peinture. En 1974, une exposition au musée du Louvre intitulée La renaissance du musée de Brest souligne la richesse et l’originalité de cette nouvelle collection.